Covid-19 et investissements étrangers en France : le protectionnisme se poursuit
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27/07/2020
Dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, la France, comme d’autres États, renforce son contrôle des investissements étrangers. Le très attendu décret qui devait abaisser temporairement à 10 % le seuil de déclenchement de la procédure d’autorisation préalable pour les investissements dans certaines activités sensibles a été publié au Journal officiel du 23 juillet 2020.
Une procédure spéciale est ainsi mise en place temporairement, jusqu’au 31 décembre 2020 : tout investisseur issu d’un pays tiers à l’Union européenne franchissant le seuil de participation de 10 % devra le notifier préalablement au ministre chargé de l'économie. Ce dernier disposera alors d’un délai de 10 jours ouvrés à compter de cette notification pour décider si l’opération doit ou non être soumise à un examen plus approfondi sur la base d’une demande d’autorisation complète. Le silence du ministre à l'issue de ce délai vaut autorisation de l'investissement.
À noter
Les dispositions de ce décret :
– ne concernent pas les investisseurs européens (art. 1er, al. 2) ;
– ne s'appliqueront qu’aux investissements réalisés à compter du 6 août 2020 (art. 5) ;
– sont applicables dans les îles Wallis et Futuna (art. 4).
Reste à voir si cette dose de protectionnisme supplémentaire ralentira ou non les investissements dans l’Hexagone, qui a été en 2019 (pour la première fois depuis plus de 20 ans), la première destination européenne pour les investissements étrangers, détrônant ainsi le Royaume-Uni pour lequel les incertitudes liées au Brexit ont augmenté la méfiance des investisseurs (voir à ce sujet EY, Baromètre de l’attractivité de la France, mai 2020).
Toutefois, les limitations du champ d’application du décret (applicable uniquement pour les investissements envisagés dans des sociétés cotées et jusqu’au 31 décembre 2020, soit pour une durée de 5 mois seulement) devraient permettre de tempérer ses impacts sur l’attractivité française, au moins sur le long terme. D’autant plus que plusieurs autres pays européens ont adopté des mesures semblables afin de renforcer leur contrôle des investissements étrangers dans leur propre État (pour des données plus complètes par pays, voir Le Lamy Droit public des affaires 2020, nos 369 et s.).
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